MUN Madagascar

Discours de LAMARRE Nathanaël

Excellence, Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs,

Monsieur le représentant de la FAO,

Représentants de l’Etat,

Honorables membres de la Présidence,

Monsieur le Président de l’IEP Madagascar,

Mesdames, Messieurs les Délégués,

Très chère assistance,

Bonjour.

C’est au regard de mes plus humbles fonctions, en tant que représentant des étudiants, en tant que Jeune, citoyen malgache conscient de mes droits et de mes obligations, mais avant tout en tant que population de la partie Sud du pays, que je me tiens ainsi devant vous, en ce jour d’un Grand évènement qu’est le MADAGASCAR MUN.

Veuillez m’excuser à l’avance, l’annonce de propos de ma part, pouvant être perçu comme saignants, mais que je jugerai saillants pour leur importance et leur priorité. C’est à travers la thématique de l’ODD 2, « Faim Zero », un des Objectifs du Millénaires des Nations Unies, que s’orienteront toutes discussions avancées à partir d’aujourd’hui.

Pourquoi « Faim Zero » ? Qu’en était-il pour en arriver ainsi ? Permettez-moi d’évoquer notre pierre à l’édifice dans ce grand projet.

« Kere » disent-ils. D’une traduction de l’Antandroy, pour dire « être affamé ». Expression déjà présente dans l’Histoire de Madagascar, depuis la période coloniale en 1895. Amplifiée depuis ces décennies, « Manger à sa faim »,  ou même « manger », constitue à nos jours, un privilège, un luxe, que nul ne pourrait s’octroyer facilement, sans avoir pris la peine de travailler d’arrache-pied, de lutter, avant de pouvoir mettre une nourriture sous la dent.

Eh oui ! Madagascar fait partie des pays se localisant toujours dans la Phase 3 (Phase de crise) de l’insécurité alimentaire aigüe en décembre 2021, suite aux analyses de l’IPC dans le Grand Sud de Madagascar (D’après le Cadre Intégré de Classification de la Sécurité Alimentaire ou IPC). Une situation invraisemblable qu’aucun n’a pu rater, en boucle à travers les chaînes locales, les réseaux sociaux, les médias internationaux… La pandémie de la COVID-19 ne suffisait pas ! Voilà que la famine frappe encore Madagascar. 

Ainsi, revient l’expression le « Kere dans le Sud ». Mais ce n’est pas que cette population-là qui est touchée par cette précarité alimentaire. Nous le sommes tous ! Vous me direz sans doute qu’à chacun son problème, chacun pour soi, Dieu pour tous. Vous avez peut-être raison. Mais, n’oublions pas que nous ne vivons plus seuls. Nous sommes dans une Société. Dans un monde interconnecté, où ce qui touche un pays affecte un autre.

Un exemple que l’on connait tous, mais que l’on préfère esquiver, le « changement climatique ».
Parlons du Changement Climatique… Ses mécanismes ont conduit au dérèglement de la pluviométrie, causant ainsi le « Kere ». En effet, avec la rarefaction de la pluie, les locaux souffrent de plusieurs maux : primo, l’accès à l’eau potable et salubre. Deuxio, la hausse du coût de la vie. Des locaux d’Ambovombe témoignent de leur quotidien : imaginez, être obligé de traverser des kilomètres pour étancher sa soif ; pour 1 foyer de 5 personnes, ils survivent avec 1 Kapoaka de riz et des feuilles moulues de manioc… Même les « Raketa », ou les fruits d’Eucaluptus, leur principal aliment se raréfient.
La crise mondiale, faisant partie des principales causes dudit « Kere ». Des dérèglements climatiques rendant des terres arides, des populations immigrantes pour certains et migrantes pour d’autres. On en a la preuve vivante, avec l’Exode rurale.

« A chaque problème une solution », dit-on. Mais parlons-nous assez de solutions durables ?
De solutions pérennes ! De la génération future ! Pas assez à mon avis puisque l’on est toujours là à nous répéter, pour qu’on puisse nous entendre.

Je garde pourtant espoir ! Tel un phœnix qui renaît de ses cendres… Qu’un beau jour, Madagascar renaîtra de ses cendres.

Et c’est maintenant ! En ce Grand Evènement, aux yeux du monde entier, en n’espérant point d’intervention messianique… ENSEMBLE, main dans la main, agissons…

Refaçonnons ensemble ce beau pays et évitons de reproduire les erreurs du passé… Des erreurs qui nous ont coûtés ce rang sur la scène internationale. Et ce n’est ni en position de droite, ni de gauchiste, en propos dénués de sens politique, que je me prononce… Mais en compatriote, « MALAGASY TSY VAKY VOLO », soucieux de l’avenir de notre pays.

Organismes internationaux, instances publiques, locaux se mobilisent chaque jour et essaient de donner un sens à leurs actions… En vain ? Je ne dirais pas cela… Mais le combat est encore loin d’être gagné.

Ravivons cette solidarité collective ! Utilisons ce dévouement et cette fierté d’appartenance à bon escient ! Evitons de perdre du temps avec des inepties de personnes qui ne mèneront nulle part… Ecoutez-vous ! Ecoutons-nous ! Choisissons un meilleur lendemain, une meilleure voie à suivre !

Il n’est pas encore trop tard… Mais s’il en est ainsi, alors… Mieux vaut tard, que jamais…

C’est en reprenant un adage du Sud, en matraquant cette identité nationale, que je termine mon discours en disant : « Tahio ty antegna, fa ty anolo tsy homeany » signifiant littéralement « soutenons les notre, puisque ils ne cèderont pas les leur »

Excellence, mesdames et messieurs,

Mes remerciements les plus distingués.